Prévenir la douleur ne consiste pas seulement à donner un antalgique après la chirurgie!

Il faut d'abord savoir la reconnaitre et ne pas la nier. Notre équipe très expérimentée et habituée aux animaux sait en reconnaitre les premiers signes discrets (dilatation des pupilles, position anormale, respiration courte...) permettant de réagir imédiatement. Un animal qui ne se plaint pas peut souffrir!

Ensuite il faut connaitre et éviter les conditions d'apparition de cette souffrance:

L'infection est la cause la plus fréquente et méconnue de souffrance post chirurgicale, c'est pourquoi nous opérons dans des conditions de stérilité maximum (voir article sur l'infection)

La rapidité et la "douceur" chirurgicale dues à notre expérience et à nos formations continues, nous permettent d'être peu "agressifs" sur les tissus vivants, générants le moins possible de douloureux dégats tissulaires.

L'analgésie durant l'anesthésie: même inconscient l'organisme peut être sensible à la douleur et en garder la mémoire! Une absence d'analgésie durant l'anesthésie peut nécessiter des doses anesthésiques plus élevées et peut provoquer des douleurs après l'anesthésie. C'est pourquoi nous injectons systématiquement des antalgiques puissants avant la chirurgie.

Après l'anesthésie: nous administrons un antalgique modéré ou puissant (selon la chirurgie et l'anatalgique utilisé avant) juste avant le réveil ou au moment du départ de la clinique. Parfois il faut donner un antalgique modéré en comprimé ou liquide durant un ou quelques jours. D'autres fois il nous faut mettre le patient sous perfusions d'analgésiques puissants, nécessitant son hospitalisation ou lui poser un patch cutané de morphiniques.

Le seuil de déclenchement de la douleur: comme pour nous un animal ayant déjà eu mal, même longtemps auparavant, aura un seuil de déclenchement de la douleur abaissé et sera considéré comme "douillet". Mais en réalité sa douleur sera réelle. Pour celà il faut éviter tout acte douloureux lié au vétérinaire, même dans son enfance. Il faudra préférer une anesthésie à un acte douloureux même bénin.

La douleur psychologique du patient, réelle, doit être prise en compte, pour cela on peut donner un tranquilisant à l'arrivée dans la clinique (mais il risque de faire encore effet le soir!). Les patients sont pris en charge avec douceur par notre équipe.

La douleur psychologique du maitre, parfois la plus difficile à gérer. Il peut attendre le moment de la prise en charge avec son compagnon en salle d'attente, mais ça augmente parfois son anxiété. Il arrive (très, très rarement heureusement) qu'elle soit tellement importante et non maitrisée que le maître transmette son anxiété au patient, au personnel, au chirurgien, devenant une cause de report ou d'annulation de la chirurgie.